Le Progrès du 4 mars
Europe Écologie entend « sortir du rôle de supplétif »
le 04.03.2010 04h00
Si les
écologistes ont été « une force d'appoint, un aiguillon, le poivre ou le sel
sur la sauce socialiste, ce n'est plus cela ». Ces propos tenus mardi soir à la
Commanderie à Dole par Yves Cochet illustrent bien cette ambition réaffirmée :
Europe Écologie est un parti à part entière, capable de gérer seule une région.
Et entend soumettre ses propositions aux électeurs, seuls habilités à juger de
ses capacités.
Avant-hier soir,
Alain Fousseret,
tête de liste aux Régionales, Marc Bornec, tête de liste pour le Jura, et leurs
colistiers, bénéficiaient du soutien de deux ex-ministres à l'aménagement du
territoire. Dominique Voynet et Yves Cochet s'exprimaient tour à tour sur le
sens de leur engagement et les enjeux de cette campagne. « Nous avons plus que
les autres anticipé le monde qui vient » rappelait le député. « Les écologistes
ont gagné culturellement : aujourd'hui tous les candidats affichent leur
ambition de faire de leur région la
première éco-région d'Europe. Ce n'est pas sur la tête de chapitre mais sur la
conception pratique que nous allons faire
la différence » insistait pour sa part la sénatrice, maire de Montreuil. « Le
choix n'est pas d'abord l'emploi ensuite l'écologie mais l'emploi par
l'écologie » martelait Marc Bornec. L'élu dolois, tête de liste dans le Jura,
insistait sur ce désir fort de « sortir du rôle de supplétif ».
Alain Fousseret, qui
conduit cette liste pour les prochaines élections régionales, déclinait les
principaux axes de son projet. Les propositions d'Europe Écologie s'inscrivent
dans trois chapitres correspondant à autant d'enjeux. Économique et financier
d'abord, climatique ensuite, social enfin.
« Nous avons
envie de parler le langage de la vérité… et ce n'est pas simple » observait le
vice-président sortant. Et de citer l'exemple de l'industrie automobile qu'il faudra bien se résoudre à réorienter vers d'autres
productions plus en adéquation avec les besoins de demain. Et de fustiger
l'attitude de certains élus jurassiens qui défendent bec et ongles l'aéroport
de Dole-Tavaux… alors même que l'on sait bien que le transport aérien bat déjà
de l'aile.
Vecteur de
croissance pour Alain
Fousseret : l'artisanat qui pourrait voir 2 500 créations
d'emploi en Franche-Comté si la Région lançait une politique incitative
d'isolation de l'habitat. Quant à la branche sud du TGV : « faut-il mettre des milliards pour gagner des minutes
? » s'interrogeait l'élu en rappelant l'incapacité financière de la Région à faire face
à une telle dépense. « Nous voulons un véritable plan rail » indiquait-il, mais
aussi « une agriculture bio, avec des circuits courts et une plateforme
d'échanges entre producteurs et consommateurs. Quant à l'éducation, il ne
l'oublie pas. Pour demain, il formule le désir d'un enseignement HQE, à haute
qualité éducative.
Karine Jourdant