« Ce monde est fou d'injustice »

VESOUL._ Contre qui se battent les candidats Europe écologie ? En lançant lundi soir à Vesoul leur campagne franc-comtoise, ils ont fait salle comble avec deux cars venus de Belfort et de Besançon. Surtout, dans la cité d'élection du tête de liste UMP, ils ont parlé valeurs et « partenaires ».
Le message de base est clair : « Contre la politique sauvage de Nicolas Sarkozy », il faut « des contre-pouvoirs », assure avec brio la jeune juriste Sandrine Bélier, députée européenne du grand Est. Nouvel adjoint à Saint-Loup-sur-Semouse (70), Youssef Ajouaou (non Vert) étonne aussi son public enl prônant son « passeport pour l'avenir ».
Mais dans la ville dont le maire Alain Joyandet, candidat à la présidence de la Région, est secrétaire d'État à la Coopération, l'auditoire acquis à la cause EE aura retenu les vingt minutes d'Eva Joly.
L'ancienne magistrate, qui a une double expérience industrielle et diplomatique, n'est pas membre du parti Les Verts. Mais elle assume avec bonheur l'étiquette Europe écologie (EE).
Les discours d'Eva Joly sont rares. Après avoir commencé lundi du côté de Florange en Lorraine, elle va bientôt retourner travailler au Parlement européen, où le groupe EE de Daniel Cohn-Bendit vient enfin de réussir à faire changer la définition des « paradis fiscaux ».
« L'injustice Nord-Sud est favorisée par l'existence desparadis fiscaux ! », explique l'égérie de EE : « Les multinationales exploitent les ressources naturelles en Afrique. Par la manipulation des prix de transfert à des filiales situées dans des paradis fiscaux, elles pénalisent les caisses des États africains. »
Que fait la France ?

« Une honte »

En Franche-Comté, Eva Joly a donc tenu à affirmer : « La politique de développement du gouvernement est une honte. » « Ce monde est fou d'injustice » : pour formuler « l'évolution radicale » pour laquelle EE milite, Eva Joly reprend volontiers la formule d'Edgard Morin, « une métamorphose ».
En Franche-Comté comme ailleurs, Alain Fousseret (Territoire), Michèle Durand-Migeon (Haute-Saône) et leurs amis du Doubs et du Jura parlent d'« éco-région ». Les six sortants régionaux ont fait leur travail dans la majorité de gauche : « L'avenir n'est pas dans le plus mais dans le mieux. »
Ceci avec force détails, en cette « terre d'utopie sociale », dans les domaines des transports, des routes, de la formation, de la solidarité.
Aucun doute là-dessus, les élus EE dirigeront la Région au sein de la gauche. Dans quel ordre ? Alain Fousseret, qui ' candidate'' pour la présidence du conseil régional, résume ainsi cet enjeu des 14 et 21 mars : « Une Région socialiste avec des partenaires écologistes ou une écorégion avec les socialistes comme partenaires ? Aux Comtois de choisir. »
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